A Athènes, nous avons eu la chance de rencontrer Costas, danseur professionnel de Capoeira.
Au départ, il s’est montré dubitatif quant à notre projet car il pensait ne pas être la bonne personne à interviewer, nous avons insisté et il a finalement accepté de nous rencontrer. Et ce fut plus qu’enrichissant pour nous !
Costas préférait ne pas être filmé ni enregistré pour se sentir plus libre de ses paroles, c’est pourquoi nous vous le présentons sous forme d’article.
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En ce lundi couvert à Athènes, nous retrouvons Costas à midi, devant un café. Nous découvrons un jeune homme qui nous paraît assez réservé et qui ne semble pas tellement apprécier la position de “ l’interviewé”. Nous lui parlons alors de nous et du projet pour le mettre à l’aise.
On se rend vite compte qu’il adore Athènes, où il a toujours vécu, et c’est très naturellement qu’il nous propose de nous faire découvrir un quartier emblématique de la ville : Plaka. Après une petite ballade dans les ruelles colorées de la vieille ville, on se pose dans un café afin de pouvoir entamer notre discussion.
Costas nous raconte donc comment il en est venu à la danse et plus particulièrement à la Capoeira, et franchement c’est une histoire originale! Après des années à jouer au jeu vidéo Taken, il a découvert par un de ses amis qu’un des personnages faisait de la Capoeira, que cette pratique existait bel et bien et qu’il avait même une Académie à Athènes!
C’est donc à 16 ans qu’il s’est lancé dans la découverte de cet art. Puis il a été repéré par quelqu’un qui lui a proposé de lui donner davantage de cours afin d’en faire son métier.
Cette histoire singulière fait que la danse est entrée “comme ça” dans sa vie et c’est le message qu’il a voulu nous faire passer : il ne danse pas pour quelque chose, pour un but… il danse car la danse est entrée dans sa vie et qu’elle y est restée.
Nous avons plusieurs questions à lui poser et il nous explique que pour lui, ce n’est pas très utile de parler de la danse, car elle est un langage en elle même, et qu’il n’y a rien de mieux pour la comprendre que de danser avec lui.
Le lendemain, nous voilà donc dans un studio où Costas donne des cours. Il nous a invité à un cours de capoeira pour nous faire découvrir cet art et pour mieux comprendre ce que la danse représentait pour lui.
C’est une pratique intense, entre art martial et danse. Après avoir chanté en portugais, on commence par apprendre des mouvements qui nous serviront ensuite pour improviser lors de face à face avec d’autres danseurs.
Cette danse a une histoire bien particulière qui s’exprime vraiment dans chacune des improvisations : ce sont les esclaves africains et brésiliens qui l’ont inventée car ils cherchaient à développer des techniques de combats sans être surpris par leurs bourreaux portugais (partis à la conquête du Brésil). Ils faisaient passer ces entraînement pour des rituels dansant, ce qui donne à cet art toute son ambiguïté.
Costas avait raison, en dansant il parvient à nous transmettre bien plus de choses que pendant l’interview de la veille. Il n’y a pas mieux pour comprendre que la danse est bel et bien un vecteur d’expression et de contact.
Merci à lui pour ces deux moments forts qui nous ont permis de découvrir la capoeira. Vous pouvez le retrouver sur Instagram : @costaszangao.
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