Comme à notre habitude, quelques jours avant notre arrivée dans une ville, nous contactons différents danseurs sur Instagram pour leur proposer de prendre part au projet et de réaliser une interview et/ou un cours de danse avec eux.
Malheureusement nous avons des difficultés pour avoir des réponses à Budapest. Puis une fille nous dit que le projet l'intéresse et que nous devrions aller voir une performance, elle nous envoie le lien de l’événement. Naturellement nous pensons qu'elle va y danser, ou qu'une de ses ami(e)s danseurs y sera.
Nous arrivons donc dimanche soir, non sans difficultés à trouver le lieu, à la Workshop Foundation de Budapest. On nous dirige vers un "studio" où se trouve quelques jeunes. Après quelques minutes d'attente, on nous demande de s'asseoir par terre et la performance commence. Les deux artistes suivent un programme d'échange avec Philadelphie et sont donc venues passer 3 semaines à Budapest pour créer ces performances.
La première danseuse explique qu'elle a perdu sa mère juste avant de partir pour ce programme et qu'elle a utilisé ce deuil pour créer cette performance. On peut sentir dans l'évolution de sa chorégraphie les différentes étapes du deuil, de l'incompréhension à l'acceptation, en passant bien sur par la colère. Nous sommes touchées par cette performance intense.
La deuxième performance nous laisse plus dubitatives. L'artiste a mêlé le chant, la danse, la vidéo, pour créer une mise en scène conceptuelle qui malheureusement manque un peu de contexte. Cependant, de nombreuses émotions ressortent de ce moment : l'absurdité, le rire, la tristesse...
Après ça, nous sommes invitées à rencontrer les artistes et le directeur de l'établissement. Tout le monde est surpris car personne ne connait la personne qui nous a dirigées vers cet événement (qui n'est pas là ndlr). Nous profitons de cette rencontre pour poser notre question habituelle aux personnes présentes : "Pourquoi tu danses?".
La plupart nous disent que la danse était vraiment pour eux un moyen d'expression, que c'était devenu une nécessité. Une des deux artistes évoque également une notion que nous trouvons très intéressante : le coté "ethnographique" de la danse, c'est à dire la possibilité de prendre l'espace avec son corps, de s'exprimer personnellement et culturellement. Enfin, une danseuse présente dans le public nous démontre que la danse est la seule activité qui ne demande pas de "bases" : il n'y a besoin d'aucunes connaissances pour danser, il faut juste laisser son corps se mouvoir et écouter ses envies et sensations.
Après ces discussions enrichissantes, nous décidons de rentrer et d'écrire cet article : finalement cet événement est un bel exemple de ce que nous vivons depuis bientôt deux mois, nous nous laissons guider et nous faisons des rencontres parfois détonantes, mais toujours enrichissantes, qui nous donnent à chaque fois encore plus envie de danser.